Les cocons

Jetez un œil à cette photo.

Je n’arrête pas avec les Hommes Pâles. Je sais bien que je dois donner l’impression d’un disque rayé. Mais le fait est que les Hommes Pâles sont réels : Je les ai vus moi-même, je sais qu’ils sont là. Ils sont peu. Et ils sont liés à l’eau et au brouillard. Il ne peuvent pas survivre sans. Et ils ne sont pas assez nombreux pour constituer une menace quelconque.

Mais ils pourraient. Ils pourraient être en train de revenir. Ils pourraient être en train de se multiplier.

Ce n’est pas une photographie récente. C’est une partie de la collection de mon grand-père. Cela pourrait être n’importe quoi, évidemment, mais je sais que ce sont des « œufs » tirés des profondeurs de l’océan vers la plage par les Hommes Pâles. Ce qui se cache à l’intérieur, je l’ignore. Et il n’y a pas de témoignages de ces cocons depuis 1973, quand cette photo a été prise.

Le Keewaqu

Tout le monde a probablement entendu parler des Wendigos ; les vestiges ravagés et voraces d’hommes possédés par des choses obscures – forcés, dans leur faim épouvantable, à dévorer les leurs. Les Wabanakis appellent ces créatures cannibales keewaqu ou kiwakwa.

Toutefois, la plupart d’entre nous n’en avons pas vu. Je savais qu’elles existaient, mais je ne savais pas qu’elles existaient ici ; pas jusqu’à ce qu’on me montre une carcasse supposé de kiwakwa en décomposition.

Ce dessin est la reconstruction d’un artiste de ce à quoi cette chose pourrait ressembler, basé sur les restes que nous avons photographiés : un colonne vertébrale prononcée, des griffes acérées, un bouche énorme et une allure basse et rampante. Ce pourrait être un animal, bien sûr, mais je ne sais pas quel animal correspond à cette description – où à cette apparence. Et même si ce n’est pas un keewaqu, je ne voudrais tout de même pas croiser cette chose tard la nuit dans la forêt. Où à n’importe quelle heure.

Les Hommes Pâles

Mon grand-père m’a montré beaucoup de choses avant qu’il ne décède, en 1993. Il m’a montré des trucs que j’ai presque souhaité ne jamais avoir vu. Il m’a montré une preuve complètement irréfutable ; preuve que je ne peux pas, en bonne conscience, montrer à qui que ce soit – et je n’en serais pas capable, à moins que je puisse les emmener à l’endroit où mon grand-père m’a emmené.

Mais il m’a aussi laissé quelques photographies qu’il a prises. Mon grand-père était un photographe passionné – avec un goût prononcé pour l’ésotérique – et il a passé sa vie entière sur Solomon Island à chercher des preuves pour des choses qu’il savait être vraies.

Comme cette photographie, prise en 1986.

Mon grand-père les appelait les Hommes Pâles. On les a aussi appelé Nábleikr. Ils sont venus par la mer, et ils ont été amenés sur l’île la première fois par ceux que je pense être des Vikings – il y a longtemps de cela. D’après mes recherches, ça se serait passé dans les années 900 ou 1000 AC, quand les Hommes du nord sont supposés avoir visité l’Amérique du Nord. La plupart a disparu quand les Vikings sont partis, mais certains sont restés – dans l’eau froide et obscure, attendant…quelque chose ? Quelqu’un ? Occasionellement, ils viennent sur la terre ferme, ils cherchent… C’est de cette façon que mon grand-père a eu cette photo.

Il ne m’a jamais dit ce qu’il s’est passé ensuite.