Mon grand-père, un membre de la tribu Wabanaki, était le premier à nous parler des choses qui hantent Solomon Island. Nous ne lui avons pas cru, pas au début. Pas jusqu’à ce qu’il nous le prouve.
Il y a mille hivers de cela, disait-il, notre peuple fut visité par des guerriers de l’autre côté de la grande mer – là d’où nous parviennent les premières lueurs du jour. Portés par le vent et la destinée, ils arrivèrent dans de longs navires, et ils arrivèrent juste à temps pour aider le Peuple de l’Aurore* à combattre un grand ennemi au service de l’esprit obscur des montagnes. La Guerre des Ténèbres fut remportée, avec beaucoup de pertes, mais le mal n’était pas complètement anéanti. Des ténèbres subsistaient quand les étrangers s’en allèrent ; une partie était déjà là depuis bien avant les montagnes, bien cachée, endormie ; et une partie rampait vers la lumière, excitée par l’odeur de la mort.
Les Hommes Pâles, disait mon grand-père, poursuivaient les guerriers dans leurs longs navires de la cité immergée, combattirent à leur côté dans la guerre, mais ils étaient de ténèbres, et quand les visiteurs partirent, des Hommes Pâles restèrent, isolés dans les profondeurs de la mer. Attendant d’être appelés à nouveau. Nous ne l'avons pas cru.
Il nous a montré.
Depuis ce jour, je n’ai jamais été sceptique quand quelqu’un me parlait de choses qui hantent nos forêts. Des Hommes Pâles aux phalènes des forêts, des Wendigo à Glooskap. Des Revenants pestilants à la légende de Jack O’Lantern. Derrière chaque mythe se cache une plus grande vérité.
Je suis ici pour documenter cette vérité.
*People of the Dawn
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